croquis hyperloop

Le marché de la mobilité durable ne cesse de s’agrandir. Il accueillera peut-être à l’horizon 2020 un impressionnant train futuriste et supersonique, surnommé le “cinquième moyen de transport”.

L’Hyperloop, un concept qui tend à révolutionner le transport de masse

 

l’Hyperloop (littéralement, “l’hyperboucle”) est une sorte d’appel à projets lancé en 2013 et orchestré par le fameux milliardaire créateur de Paypal, patron de SpaceX et PDG de Tesla, Elon Musk. Il vise à développer un concept de train visionnaire dont la forme s’apparente à une capsule d’une trentaine de places, qui circulerait à vitesse éclair dans un tube surélevé et sous basse pression.

hyperloop extérieur

“Rapide comme l’éclair”

Hyperloop intérieur

Cette capsule, propulsée par la technologie de l’induction, pourrait transporter ses passager à une vitesse exceptionnelle de plus de 1 000 km/h. Trois fois plus que celle d’un train conventionnel et plus rapide qu’un avion, dont la performance moyenne est de 800 km/h. Le dispositif se targue donc de pouvoir effectuer un Los Angeles – San Francisco en une petite demie-heure, alors même que ce trajet dure normalement 6 heures en voiture.

 

D’autres avantages pour cette invention novatrice

 

Outre la vélocité, le vaste dispositif disposerait d’atouts indéniables de sûreté (l’Hyperloop se veut plus sûr qu’un avion), mais également écologiques : autosuffisant énergétiquement, ce train puiserait dans les énergies renouvelables pour s’alimenter. L’Hyperloop serait aussi indépendant des aléas météorologiques, ultra-silencieux  et hyperconnecté à son bord, bref, d’une efficience à toute épreuve.

 

S’ajoute un coût de trajet visiblement abordable, ce qui relierait plus facilement les personnes et les villes, gage d’opportunités et de développement.

 

Adieu les bouchons ?

 

En outre, l’Hyperloop a vocation à améliorer les infrastructures de transport aujourd’hui quelques peu saturées. A titre d’exemple, le trafic routier accru lié à l’urbanisation croissante est un fléau pour l’environnement (“surpollution”) et représente des coûts exorbitants pour les états (à l’horizon 2030, il est prévu qu’ils n’atteignent pas moins de 25 milliards d’euros, rien que pour l’Etat français). Le train imaginé par Elon Musk se présente donc peut-être comme une partie de la solution à ces problèmes : il pourrait participer à un phénomène de désengorgement du trafic.

hyperloop tube

Un même projet, mais développé par plusieurs sociétés distinctes

 

Sur le terrain, trois sociétés “s’affrontent” en quelque sorte pour mener ce même projet à bien, mais n’utilisent pas forcément des moyens similaires pour le faire devenir réalité. Notamment pour ce qui est d’assurer la solidité matérielle nécessaire à assumer la vitesse de pointe phénoménale de l’engin, mais aussi dans la manière d’imaginer son design et de concevoir sa technologie.

Toutes n’en sont pas au même point de développement.

hyperloop one prototype

L’Hyperloop de la société Hyperloop One

L’une, l’Hyperloop One, créée en 2013, est la plus ancienne et la seule à avoir effectué des tests grandeur nature. En mai dernier à Las Vegas, son prototype d’Hyperloop est parvenu à s’élancer à une vitesse de 185 km/h sur 50 mètres en moins d’une seconde. L’Hyperloop One rassemble également des investisseurs de renom comme la multinationale KPMG ou la SNCF.

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Les autres – à savoir la société Hyperloop Transportation Technologies (HTT) et la société canadienne Transpod – n’en sont encore qu’à la phase théorique. Néanmoins, certains de leurs efforts pour tenter de s’assurer un avenir prometteur ont porté leurs fruits. Hyperloop Transportation a récemment signé un accord avec le gouvernement slovaque pour explorer l’hypothèse d’une installation de l’Hyperloop entre Bratislava et Vienne (Autriche). L’Hyperloop relierait ces villes respectives en seulement 10 minutes au lieu de 2 heures (en empruntant la ligne de train conventionnelle).

Transpod quant à elle vise les marchés canadien, asiatique, oriental, russe et australien. la startup affirme avoir mis au point un prototype qui sera dévoilé ce mois-ci au salon InnoTrans de Berlin.

L'Hyperloop de Transpod, @transpod.ca

L’Hyperloop de Transpod, @transpod.ca

Certains doutes s’émettent quant à l’avenir du concept…

 

Si les trois entreprises porteuses de ce projet faramineux entendent le concrétiser à l’horizon 2020, des doutes quant à sa réelle possibilité de mise au point prolifèrent.

Les raisons ? L’aspect très complexe de la création d’un réseau d’infrastructures dédié à l’Hyperloop, qui serait extrêmement coûteux et difficile à mettre en place. Certains, comme Alex Hern du journal The Guardian pensent d’ailleurs qu’Elon Musk a tendance à largement sous-estimer les coûts de ces potentielles installations, ce qui n’est pas forcément bon. Il est aussi dit que la technologie (vitesse, propulsion…) à déployer pour ce projet est monumentale, et que 2020 est une estimation exagérément optimiste.

Affaire à suivre…

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