Le Véhicule électrique pour Tous
Faillite de Better Place : pas un drame pour Renault ?
La fin de Better Place ne changerait pas la stratégie de Renault vis-à -vis de l’échange de batteries pour voitures électriques.
Renault joue à cache-cache avec Better Place
Pendant un certain temps, la stratégie de Renault sur l’échange de batterie a été floue. Un moment s’en éloignant, le constructeur automobile français avait finalement confirmé son soutien aux stations Quick Drop. Il y a quelques jours, Renault avait annoncé que sa Fluence ZE Phase II serait compatible avec l’échange de batterie. Cette nouvelle n’a pas permis à Better Place d’aller mieux. Renault était le constructeur automobile le plus investi dans l’échange de batterie au côté de Better Place. Ce soutien est tout de même nuancé par le fait que Renault avait annoncé ne développer aucun autre modèle compatible avec l’échange de batterie que sa Fluence ZE.
Pas d’abandon d’échange de batterie pour Renault
La fin de Better Place ne signifierait pas pour autant la fin de l’échange de batteries pour Renault. Pourtant les chiffres du partenariat entre les deux groupes témoignent d’un malaise. À peine 900 voitures compatibles avec l’échange de batterie ont été vendues en Israël. L’objectif était d’écouler 100 000 exemplaires d’ici 2016 en Israël et au Danemark. Il aurait fallu que Renault et Better Place vendent environ 3 000 voitures électriques à batteries interchangeables par an.
Le constructeur automobile français a immédiatement pensé à ses clients. Il ne devrait pas abandonner les possesseurs de Fluence ZE fidèles à l’échange de batterie. Renault devrait proposer des alternatives aux utilisateurs de la Fluence ZE. Difficile d’imaginer que Renault poursuive dans cette voie vu les résultats de cette technique. Bien que Better Place soit sur la fin, le feuilleton sur l’échange de batterie n’est pas terminé. Les stations Quick Drop, chères à développer, semblaient pourtant être une alternative intelligente à la recharge de plusieurs heures.
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4 juin 2013 - 13 h 50 min
Il est vraiment temps que Ghosn apprenne à mieux s’entourer : deux choix funestes de suite (Fluence & Better Place puis Zoé & Wallbox), ça commence à faire beaucoup pour un nouveau programme…
Better Place était une arnaque tant intellectuelle que financière. Seul Ghosn s’est fait avoir, ce qui ne permet guère l’optimisme quant à l’avenir de Renault.
Il ne reste plus à la Cour des Comptes qu’à se pencher sur combien ce gag a vraiment coûté au contribuable, via Bercy et le FSI notamment, en analysant de plus près la belle « excuse » de l’aide publique globale au programme Véhicule Electrique de Renault…Un ligne à ligne s’impose, désolé…
La Fluence est d’ores et déjà condamnée avec la disparition de Better Place. Les ventes de la Twizy se réduisent comme peau de chagrin… Reste à voir combien de temps la Zoé se maintiendra après les ventes concessionnaires et les premiers achats lourdement subventionnés…
Mazette, quel gâchis… Alors que tous les principaux concurrents de Renault – hors PSA qui meurt aussi de sa coupable obstination diesel – ont compris depuis fort longtemps que l’avenir passait par l’hybride (essence, GPL ou GNV, mais PAS diesel, pour les vraiment durs de la feuille…).
Pas sûr à ce stade que Zoé – en raison de sa Wallbox notamment -ne connaisse pas le sort funeste du système de batteries interchangeables ayant lié Better Place – mise en faillite cette semaine – et Renault…
Les ventes de Zoé ont d’ailleurs déjà diminué de moitié en mai par rapport à avril, un record pour un lancement de nouveau produit…
4 juin 2013 - 13 h 53 min
Shai Agassi appartenait tout simplement à une catégorie courante de « vrais-faux » entrepreneurs, qui sur un concept de préférence « illuminé », arrivent à mobiliser un premier rang d’investisseurs – des capitaux ventures (VCs) – puis un deuxième rang – les fameuses mezzanines des habituels flibustiers de la Finance, soit les grandes banques d’affaires. Le but ultime est bien sûr de « faire un gros coup » sur le dos du Petit Porteur lors de l’introduction en bourse – la non moins fameuse IPO… Plus c’est gros, plus ça marche… Les VCs sont contents, ils ont revendu leur part à plus de cinq fois la mise. Les banques sont également contentes, elles ont pris leur com lors de l’intro en bourse et revendent progressivement leurs actions au fil de l’eau aux petits porteurs persuadés de faire une excellente affaire, trompés par la bonne valorisation de l’action les premiers temps… Au bout de deux à trois ans, patatras ; le rêve s’effondre et le Roi est nu, la boîte disparait pratiquement sans bruit, laissant derrière elle des milliers de petits porteurs « cocufiés »… qui s’en remettront certes, ils n’ont aucune mémoire….
Ce scénario de « l’idée merveilleuse » suivie de l’IPO aidée par les « copains » est un très grand classique…Démarré dans les années 1990, ce scénario fait toujours la fortune de ses architectes…
Mais là pour Better Place, pas de chance : la crise aidant, l’entrée en bourse prévue pour 2014 a dû être repoussée sine die… Adieu veaux, vaches, cochons, retour sur investissement…
Shai Agassi doit maintenant apprendre à courir vite, et surtout en zigzag : planter les copains ne se fait pas vraiment dans le milieu…
Ce qui reste tout de même ahurissant dans cette histoire, c’est que Ghosn se soit fait avoir comme un bleu sur une idée aussi loufoque et dans une arnaque à l’IPO aussi classique et aussi visible…
Quelques-uns de ses proches conseillers vont certainement prendre une pré-retraite bien méritée, en tout cas vraiment nécessaire…
5 juin 2013 - 13 h 08 min
Avec la fluence electrique, encore une fois Renault s’est fourvoyé, et, pas un peu.
Le plus dommage, c’est que la fluence est d’un gabarit qui aurait permis de développer un VE assisté d’un prolongateur d’autonomie.
Nul besoin alors d’un hypothétique remplacement de batterie pendant le trajet, ni d’un désastreux tarif de location de la batterie.
Il faudrait bien que Renault ( et d’autres constructeurs) comprennent bien qu’entre le choix d’un véhicule synonyme de liberté et un fil a la patte, le choix de l’immense majorité des utilisateurs est irrémédiablement celui de la liberté.
Aux US, Le succès commercial de la Chevrolet volt a démontré ce qu’aurait pu faire renault en Europe si son PDG n’était pas aussi borné.