Le conseil de Paris vient de voter la fermeture définitive des voies sur berges à Paris. Une décision qui chasse enfin un peu plus le transport en voiture individuelle de Paris, enfin ! Car c’est faire la place aux nouvelles mobilités urbaines multimodales : transports en commun, voiture électrique, Velib’, Autolib’, Cityscoot, Uber Green sont autant de solutions. Haro sur les derniers grincheux, ces conducteurs urbains qui vont au travail en voiture.

Voies sur Berges : Place à la mobilité durable

La nouvelle vie des voies sur berges fait déjà oublier le passé

Alors qu’il y a 45 ans la création des voies sur berges était vue comme un pas vers la modernité, c’est aujourd’hui leur fermeture à la circulation qui ouvre Paris vers les nouveaux modes de vie urbain. Comme de nombreuses métropoles mondiales, Paris reconquiert ses berges telle une façade maritime pour les dédier à de nouvelles offres de loisirs, de sports, d’activités économiques et de transports. Déjà, les voies sur berges sont assaillis par les joggers et sportifs urbains divers. Il s’y pratique différents cours de danses et de nouveaux espaces de convivialité, d’échange et de loisirs s’y développent depuis des péniches ou à quai. Les avantages intrinsèques de la fermeture des voies sur berges sont énormes et largement détaillés dans de nombreux argumentaires. Mais ce qui nous semble être la plus forte vertu de la fermeture des voiries sur berge, c’est bien de restreindre la place des déplacements urbains pendulaires en voiture individuelle.

 

La voiture individuelle thermique n’a plus sa place en ville

La voiture particulière en ville, c’est une vielle habitude qui complique la vie de tous : embouteillages, bruit, espace occupé par les voitures pour la circulation comme le stationnement, mais surtout l’impact sur la santé publique et la mortalité liée à la pollution automobile.
Réaliser son trajet domicile-travail en voiture à travers une agglomération appartient au passé. La voiture individuelle en ville est un concept suranné. D’ailleurs la voiture individuelle intéresse de moins en moins les urbains, qui ont développées l’habile agilité de jongler entre les modes de transport. On va à la gare en Velib pour prendre son RER, on part en réunion avec dossier volumineux en Autolib’ pour revenir en Uber Green … La possession de sa propre voiture en zone urbaine est même vue comme une corvée : il faudrait l’assurer, trouver un endroit où la stationner, subir les aléas du vandalisme ou incidents, rester des heures dans des embouteillages alors que des solutions alternatives et moins coûteuse permettraient souvent d’effectuer le même trajet dans de meilleures conditions. À Paris, le taux d’équipement en voiture individuelle a ainsi chuté.

 

Le trajet domicile-travail en voiture et en ville tue

Une réalité est l’inconscience des automobilistes individuels en ville, souvent par ignorance ou capacité à faire l’autruche, de l’impact de leur choix de mode de vie sur leurs concitoyens. La pollution automobile urbaine tue. Les études scientifiques démontrent que la pollution urbaine tue chaque année au minimum 2500 parisiens. Des chiffres par exemple largement plus haut que l’alcool au volant dont sont coupables les automobilistes en ville.

Au regard de ces chiffres il est évidemment totalement inconscient et irresponsable de promener quotidiennement son moteur thermique au nez de millions de citadins. Traverser la ville en voiture non électrique tue environ 1 000 fois plus que de rouler bourré. Mais comme ça ne fait pas de grosses mares de sang, on trouve des associations d’automobilistes, lobbyistes et journaux conservateurs à la vision courte sur ce sujet pour défendre la voiture individuelle en ville.

Dès lors, c’est bien le mode de vie bourgeois qui consiste à venir régulièrement jusqu’à l’hypercentre en voiture qu’il faut combattre.

 

Combattre les lobbys et conservateurs des modes automobiles du siècle passé

Évidemment, les lobbys bornés à une mobilité urbaine en voiture individuelle n’ont pas accès à ces niveaux de réflexion, en témoigne les positions consternante et passéistes de l’association (autoproclamée) 40 millions d’automobilistes, ou encore les articles de journaux comme Challenge ou Le Figaro, très éclairés sur l’automobile mais étonnement à côté de la plaque sur l’usage de la voiture en ville. Le changement de logiciel ne peut être immédiat pour la minorité de personne qui a basé son mode de vie personnelle et professionnelle sur un usage immodéré et facile de la voiture individuelle en ville. Les enjeux de santé publique et d’écologie impliquent un profond changement du choix du lieu de vie, de travail ou des modes de transport quotidiens de ces individus. Cela ne va pas se faire en un jour. Mais les contraintes imposées au quotidien par l’évolution de la vie urbaine sont autant de chance d’aider ces gens à faire des choix responsables et tenant des externalités négatives de leurs déplacements, malgré les cris et les complaintes.

Les chiens aboient… et les Velib’, joggers, bus et tramway passent !

La ville amène pour tous ne peut pas être sacrifiée pour le confort et la paresse d’une minorité d’automobilistes individuels, voir individualistes.
Et pourquoi ne pas renommer l’association 40 millions d’automobilistes en « quelques millions d’automobilistes individualistes » ?! La réappropriation de l’espace public par les modes de transports doux doit s’accélérer. Il en va du développement économique et de la qualité de vie à Paris.


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